Cours La transposition
QCM
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L'énoncé

Réponds aux questions suivantes.

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Question 1

Voici une situation d'énonciation extraite d'un récit :

« Par un soir de printemps, deux jeunes gens bien élevés, Lucienne Emery et le comte Maximilien de W***, étaient assis sous les grands arbres d'une avenue des Champs Elysées. » (Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels)

Quelles sont les répliques ci-dessous qui pourraient correspondre à cette situation d'énonciation ?

LUCIENNE  (s’asseyant près de lui) : Regardez Maximilien, il neige !
LUCIENNE (soupirant) : Maximilien, tes discours m’assomment !
LUCIENNE (poliment) : Regardez Monsieur le comte, le soleil se couche.
LUCIENNE (se levant) : Bonne soirée, Monsieur le Comte.
Les deux jeunes gens sont-ils décrits dans le récit ?
Ils sont « bien élevés ». Quelle proposition correspond le moins à cette description ?
À quelle période de la journée et de l’année cette scène a-t-elle lieu ?
La proposition 1 est exclue pour deux raisons : la didascalie indique que Lucienne s’assoit, alors que dans le passage narratif, elle est déjà assise ; ensuite, elle dit au comte qu’il neige, alors que la scène est censée avoir lieu « un soir de printemps » !
La proposition 2 est exclue car elle ne correspond pas à la description d’une jeune fille « bien élevée » : elle tutoie le comte et ses propos sont outrageants.

Question 2

Voici l'extrait d'un passage narratif :

« Il avait enfin obtenu le job de ses rêves. À peine était-il entré chez lui que Jonathan s'égosilla pour prévenir son épouse de son arrivée. Personne ne répondit. Il attendit un instant puis tenta à nouveau de l'appeler. »

Quelle est la meilleure réplique pour transposer ce passage en une réplique de théâtre ?

JONATHAN (joyeux) : Chérie ! Je suis rentré ! (Silence) Chérie ?
JONATHAN (dépité) : Martha, je suis rentré. Martha ?
JONATHAN (hurlant à pleins poumons) : Chérie ! (Avec gaîté) Je suis rentré ! (Silence) Martha ?
JONATHAN (appelant à gorge déployée) : Martha ! Je suis rentré ! (Silence) Chérie ?
À ton avis, dans quel état d’esprit Jonathan se trouve-t-il ? (il vient d’obtenir « le job de ses rêves »)
Que signifie s’égosiller ? C’est un verbe de parole qui signifie « crier » : dans quelle(s) didascalie(s) le retrouves-tu ?
La meilleure proposition sera celle dont les didascalies mentionnent ces trois attitudes : Jonathan est heureux, Jonathan crie, Jonathan se tait dans l’attente d’une réponse.
« dépité » est tout le contraire de joyeux, ce qui exclut la deuxième proposition. De plus, il n’est pas fait mention du court laps de temps durant lequel Jonathan attend une réponse (traduit dans les autres répliques par la didascalie : silence).

Question 3

Voici l'extrait d'une conversation au discours indirect insérée dans un récit.

« George se redressa péniblement dans son lit, se plaignant que son dos le faisait affreusement souffrir. Françoise fit comme si elle n'avait pas entendu, et se demanda à voix haute à quelle heure fermait la boulangerie. »

Quelles sont les répliques ci-dessous qui pourraient correspondre à ce passage narratif ?

GEORGE (plaintif) : Mon dos me fait affreusement mal !
FRANÇOISE (distraitement) : Tu sais à quelle heure ferme la boulangerie aujourd’hui ?
GEORGE (d’une voix plaintive) : Mon dos me fait affreusement mal !
FRANÇOISE (à voix haute et avec indifférence) : Je me demande à quelle heure ferme la boulangerie aujourd’hui…
GEORGE (gaiement) : Mon dos me fait mal !
FRANÇOISE (à voix haute, comme si elle ne l’entendait pas) : Je me demande à quelle heure ferme la boulangerie aujourd’hui…
GEORGE (plaintif) : Mon dos me fait affreusement mal !
FRANÇOISE (distraitement, à voix haute) : Je me demande à quelle heure ferme la boulangerie aujourd’hui…
Sois attentif aux didascalies : laquelle ne correspond pas à l’état de George ?
Sois attentif à la réponse de Françoise : laquelle ne correspond pas au verbe de parole du récit : « se demanda » ?
Il y a deux bonnes réponses possibles !
On élimine la première proposition parce que Françoise ne s’adresse pas à George (« tu sais ») mais à elle-même ; on élimine aussi la troisième proposition parce qu’il n’est pas vraisemblable que George se plaigne « gaiement ».

Question 4

Identifie le ou les procédé(s) d'écriture tragique dans cette réplique :

« Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! Vous n'auriez pas voulu, non plus, peut-être, refuser une tombe à mon frère ? Dites-le donc, que vous ne l'auriez pas voulu ? » (Antigone, Jean Anouilh)

Le champ lexical de la douleur.
La répétition pour traduire l’obsession.
L’apostrophe dans la plainte ou dans la colère.
La ponctuation de l’émotion et de la détresse de l'individu pris au piège.
Il s’agit d’une réplique d’Antigone qui estime que son oncle Créon, le roi, manque de volonté, car il doit faire des compromis au nom du pouvoir…
Prête attention à la ponctuation : que traduit-elle ?
Il y a deux bonnes réponses !
La répétition du verbe « vouloir » montre que ce thème de la volonté obsède littéralement Antigone ; quant à la ponctuation exclamative et interrogative, elle traduit sa révolte envers Créon qui abdique sa propre volonté.

Question 5

Identifie le ou les procédé(s) d'écriture tragique dans cette réplique :

« Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont faits aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine. » (Antigone, Jean Anouilh)

Le champ lexical de la douleur.
Oui : « ongles cassés », « bleus », « ma peur qui me tord le ventre ».
Le champ lexical du divin.
La gradation pour montrer l’amplitude de la souffrance.
Oui : « ongles cassés », « bleus », « ma peur qui me tord le ventre ». La douleur des maux s'acroît.
L’apostrophe dans la plainte ou dans la colère.
Oui, l’apostrophe de colère : « Pauvre Créon ! ».
« Pauvre Créon ! » : Antigone éprouve-t-elle réellement de la compassion pour Créon ? Comment appelle-t-on le procédé qui consiste à interpeler quelqu’un par son nom ?
Réfléchis à la manière dont tu pourrais classer ces différents types de douleur : ongle cassé, bleus, ventre qui se tord.
Il y a trois bonnes réponses !
En montrant son mépris pour Créon (« Pauvre Créon ! »), Antigone montre ici que sa souffrance physique, si grande soit-elle, n’altère en rien sa force morale (« moi je suis reine »).