Cours Le théâtre tragique
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Question 1

La Machine infernale (1932) de Jean Cocteau est une réécriture de quel mythe antique ?

Œdipe dans Œdipe roi (Ve siècle av. J.-C.) de Sophocle.
Hamlet dans La Tragique Histoire d'Hamlet, prince de Danemark (1601), de William Shakespeare.
Médée (Ve siècle av. J.-C.) d’Euripide.
Électre (Ve siècle av. J.-C.) de Sophocle.
Hamlet n’est pas un mythe antique, Shakespeare est un auteur de la fin du XVIe et début du XVIIe siècle.
Dans La Machine Infernale, le héros est coupable d’inceste et de parricide.
Il s'agit d'une pièce de Sophocle.
La Machine infernale met en effet en scène Œdipe, héros tragique célèbre pour avoir épousé sa mère (inceste) et tué son père (parricide).
Cependant, cette réécriture du mythe de Sophocle par Cocteau rend également hommage à la pièce de Shakespeare, en mettant en scène un fantôme dans l’acte I (fantôme du père d’Œdipe qui tente d’avertir sa mère), qui s’inspire directement du fantôme dans Hamlet (fantôme du roi, père d’Hamlet, qui révèle à son fils qu’il a été assassiné par son frère).
Le titre La Machine Infernale, désigne le mécanisme implacable du destin à l’œuvre dans toute tragédie.

Question 2

Dans Le Roi se meurt (1962), d'Eugène Ionesco, comment la mort du roi est-elle mise en scène ?

Les éléments du décor disparaissent peu à peu, symbolisant l’agonie du roi, jusqu'à la disparition complète du décor qui marque sa mort.
Mise en scène symbolique : la mort est une disparition de la vie.
La luminosité baisse jusqu’à terminer le spectacle dans l’obscurité à la mort du roi.
Le roi meurt lors d’une cérémonie funèbre, orchestrée par la reine Marguerite, en montant une dernière fois sur le trône.
Mise en scène explicite.
Le spectre de la mort entre en scène et fait disparaître le roi sous une grande cape.
Il y a deux bonnes réponses.
L’une est une mise en scène symbolique de la mort (la mort n’est pas montrée mais suggérée). L’autre est une mise en scène explicite : le processus d’agonie est visible et verbalisé (c’est le cas d’une seule proposition sur les quatre)
Tu as un peu de temps devant toi ? N’hésite pas à aller lire un résumé de la pièce sur Internet, cela n’enrichira que d’avantage ta culture générale !
La cérémonie funèbre et les éléments de décor qui disparaissent font partie des éléments de mise en scène imaginés par Ionesco lui-même, présents dans les didascalies de la dernière scène.
Cependant d’autres mises en scène sont possibles : celle de la deuxième proposition a été imaginée par le metteur en scène Georges Werler, lors de la représentation du Roi se meurt au théâtre Hébertot en 2005 (mise en scène filmée et diffusée sur Arte) : à la fin de la pièce, lorsque le décor a disparu, le royaume du roi se réduit à un cercle de lumière qui rétrécit, puis la lumière du projecteur baisse, terminant la pièce dans l’obscurité complète. Il existe une très bonne description des choix de mise en scène de Georges Werler, ici, et des extraits filmés de cette mise en scène sont disponibles ici.
Ce sont des exemples précieux q

Question 3

Antigone est une pièce de quel auteur ?

Sophocle
Alfred Jarry
Eugène Ionesco
Jean Anouilh
Il y a deux bonnes réponses !
L’un de ces auteurs a vécu durant l’Antiquité… ce n’est pas une raison pour l’exclure des réponses potentielles !
Deux de ces auteurs puisent leur inspiration dans le drame shakespearien plutôt que dans la mythologie et l’Antiquité (or Antigone appartient à la lignée maudite des Labdacides).
En réalité, l’Antigone d’Anouilh (1946) est une réécriture de l’Antigone de Sophocle (Ve siècle av. J.-C), dans laquelle Créon, le roi, n’est pas présenté comme un impitoyable dictateur, mais plutôt comme un vieil homme fatigué, victime de sa souveraineté. Antigone est la fille d'Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Après le suicide de Jocaste et l'exil d'Œdipe, les deux frères d'Antigone, Étéocle et Polynice se battent à mort pour le trône de Thèbes. Les deux héritiers disparus, Créon, frère de Jocaste, devient le nouveau roi et décide de n'offrir de sépulture qu'à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de traître. Il avertit par un édit que quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n'ose braver l'interdit et le cadavre de Polynice est abandonné aux charognards. Seule Antigone refuse cette situation. Malgré l'interdiction de son oncle, elle se rend plusieurs fois auprès du

Question 4

La pièce Ubu Roi (d'Alfred Jarry) est une parodie de quelle autre pièce ?

Roméo et Juliette, de Shakespeare.
Macbeth, de Shakespeare.
Le Roi Lear, de Shakespeare.
Œdipe Roi, de Sophocle.
Il s’agit d’une pièce qui met en scène, tout comme Ubu Roi, un tyran usurpateur qui a commis un régicide (meurtre d’un roi) pour s’emparer du pouvoir.
Ubu Roi est la parodie d’une pièce de Shakespeare (bien que le titre Ubu Roi résonne comme une parodie d’Œdipe Roi… mais la comparaison s’arrête là.)
Il n’y a pas de roi dans Roméo et Juliette, et Le Roi Lear perd bien le pouvoir, mais parce qu’il a manqué de discernement, pas parce qu’on l’assassine.
La première scène d’Ubu Roi reprend le premier acte de Macbeth, où Lady Macbeth convainc son mari d’assassiner le roi Duncan, tout comme la mère Ubu convainc le père Ubu, comte de Sandomir, d’assassiner le roi Venceslas de Pologne.
Ce n’est qu’un exemple, il existe encore bien d’autres similitudes, citations et clin d’œil à Shakespeare dans cette pièce. Dans sa conception initiale, Alfred Jarry imaginait sa pièce jouée par des marionnettes. Il existe une version intégralement filmée de cette pièce interprétée par des marionnettes ici.

Question 5

Dans quelle(s) pièce(s) Albert Camus s'inspire-t-il de l'Antiquité ?

Le mythe de Sisyphe
Les Justes
La Peste
Caligula
Il n’y a qu’une seule bonne réponse.
Deux de ces œuvres ne sont pas des pièces de théâtre : La Peste (roman) et Le mythe de Sisyphe (essai philosophique).
La pièce porte le nom d’un empereur romain.
Voici une citation dans laquelle Albert Camus présente lui-même sa pièce :
« Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa sœur et sa maîtresse, que « les hommes meurent et […] ne sont pas heureux ». Dès lors, obsédé par la quête de l'absolu, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne. Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l'entraîne sa passion de vivre. »