Cours Le plan et la problématique

Exercice - Mise en place de la problématique - n°2

L'énoncé

Essayer de trouver quel est le problème philosophique engagé dans les sujets suivants. Montrer par soi-même les réponses alternatives conduisant à son exposition.


Question 1

Dépend-il de nous d'être heureux ?

  • Le bonheur dépend des choix que nous faisons, car en dernière instance, nous avons toujours le choix de nous mettre dans des situations difficiles entraînant notre perte. S'il faut donc une longue expérience pour apprendre à faire les bons choix, le bonheur reste toujours de notre ressort.
  • Cependant, des événements accidentels peuvent aussi contribuer à notre bonheur. La richesse, la gloire peuvent parfois survenir malgré nous, tout comme l'affliction, la perte d'un être cher et la tristesse qui va avec. En ce sens le bonheur semble plutôt dépendre de circonstances extérieures que de notre propre bonheur.

Problématique : Est-ce notre volonté et notre jugement qui rendent possible notre propre bonheur, ou bien celui-ci ne dépend-il que de circonstances extérieures ?

Essaye de rédiger le plus clairement possible ce que « dépendre de nous » signifie ; quelles sont les idées que tu associes à cette expression, etc.


Maintenant mets en place l’alternative en prenant soin de justifier le plus précisément possible chaque argument.

Question 2

L'art peut-il se passer de règles ?

  • Malgré tout ce qu'il peut contenir de spontané, l'art est avant tout une maîtrise technique. L'art est une discipline qui s'apprend, dans laquelle l'artiste progresse, etc. En tant que tel l'art repose bien sur des règles ; et celles-ci permettent à l'artiste de distinguer son œoeuvre d'autres types de créations non-artistiques.
  • Mais pour créer une œoeuvre, il faut laisser aller librement sa créativité. Si l'art est une activité spontanée qui consiste à exprimer ce qu'il y a de plus profond en nous, alors les règles entraveraient la composition ; et il semble nécessaire, pour créer, de se passer de règles.

Problématique : Les règles sont-elles une entrave ou une condition nécessaire à la création artistique ?

Essaye d’expliquer le plus clairement possible ce que le mot « règle » signifie ; et de comprendre quelle relation entre « l’art » et « les règles » est mise en place par l’expression « se passer ».


Demande-toi maintenant dans quelle mesure les règles sont applicables à l’art est dans quelle mesure elles ne le sont pas.

Question 3

Serions-nous plus libres sans l'État ?

  • En un sens, l'État est bien une restriction de la liberté individuelle. Par la contrainte qu'il exerce sur ses membres, il empêche chacun de faire strictement ce qu'il veut. Il ne nie pas complètement la liberté, mais la restreint. Ainsi, sans l'État nous serions effectivement plus libres.
  • Pourtant sans la protection qu'il offre, les individus seraient contraints d'assurer à eux-seuls leur protection et leur subsistance. Les perspectives d'avenir en ce sens seraient plus restreintes, et donc moins libres. En ce sens l'État est une condition nécessaire à la liberté, et chacun trouve son intérêt à lui obéir.

Problématique : Doit-on concevoir l'État comme une force coercitive qu'il faudrait servir, ou bien comme un cadre favorable à la liberté à condition qu'on lui obéisse ?

Fais attention à l’expression « plus » qui vient modifier l’intervention de la liberté dans le sujet.


Demande-toi quels sont les rapports possibles entre la liberté et l’État.

Question 4

Toute croyance est-elle contraire à la raison ?

Par définition la croyance est adhésion à une vérité qui ne repose sur aucune preuve. La raison étant au contraire faculté de trancher entre le vrai et le faux par le moyen de preuves (démonstratives ou factuelles), il semble bien que toute croyance est contraire à la raison.
Mais la confiance en la raison ne repose-t-elle pas elle-même sur une certaine croyance ? Par exemple, il n'est pas évident que les lois de la raison correspondent pleinement aux lois de la nature.

Problématique : Toute croyance est-elle irrationnelle, ou bien l'exercice même de la raison suppose-t-il une certaine croyance ? Quel degré de confiance accorder à la raison ?

Essaye de bien repérer quel type de relation est mise en œuvre dans le sujet par l’expression « être contraire ».


Fais bien attention au quantificateur universel « Toute (…) » pour bien comprendre rigoureusement la question.