L'énoncé
Même s’il en existe une grande variété, il est tout à fait possible de repérer quelques similitudes entre les sujets qui sont en général proposés en terminale. Ils prennent par exemple tous la forme interrogative, et sont donc composés de petits mots tels que « faut-il » « peut-on » etc. Ils entrent pour beaucoup dans la compréhension du sujet. Nous allons donc nous entraîner à saisir leur sens dans des applications concrètes.
Bien analysées, ces petites expressions - qui passent bien souvent inaperçues - révèlent très souvent toute l’ambiguïté d’un sujet !
Cette méthode permet de ne pas limiter les tentatives de réponse à la question à une opposition entre deux grandes parties oui/non.
Dans les exercices suivants essayer de repérer quelle ambiguïté cachent les mots en gras.
Question 1
Trouve deux manières de comprendre le sujet suivant :
Peut-on juger la valeur d'une culture ?
Le verbe pouvoir dans une question peut signifier tout autant la capacité que le droit. Ainsi la question revêt deux dimensions et peut être réinterprétée de ces deux manières :
1) « A-t-on le droit de juger la valeur d'une culture ? »
2) « Est-il possible de juger la valeur d'une culture ? »
Autres exemples de sujets : « Peut-on aimer une œuvre d'art sans la comprendre ? » ; « Peut-on en finir avec les préjugés ? ».
Utilise le verbe « pouvoir » dans des expressions simples pour repérer une éventuelle équivocité.
« Puis-je sortir de table ? »
« Est-ce que je peux y arriver ? »
"Peut-on" désigne à la fois la possibilité, la capacité et le droit, la légitimité.
Question 2
Trouve deux manières de comprendre le sujet suivant :
Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?
Nous sommes ici dans un sujet qui prend la forme faut-il x pour y, où y représente le but ou la finalité, et x le moyen ou la condition. Cette condition peut contenir deux dimensions.
- 1) X est une condition nécessaire mais non suffisante pour y. Comme dans l'exemple du gâteau, il faut bien casser des œufs pour préparer un gâteau, mais cette condition n'est aucunement suffisante : il faut encore d'autres ingrédients.
- 2) X est une condition nécessaire et suffisante pour y, ce qui signifie dans le cas présent, qu'oublier le passé est la seule chose à faire pour se donner un avenir.
Utilise le verbe « falloir » dans des questions simples pour repérer une éventuelle équivocité.
« Pour faire un gâteau, faut-il casser des œufs ? »
"Il faut obligatoirement casser des oeufs pour faire un gâteau" n'a pas le même sens que "Il suffit de casser des oeufs pour faire un gâteau".
Question 3
Réinterprète le sujet suivant en fonction des ambiguïtés qu'il contient :
Pour bien juger, faut-il être cultivé ?
Ici tu peux interpréter le sujet de deux manières : le fait d'être cultivé est-il nécessaire au bon jugement ? Le fait d'être cultivé est-il nécessaire et suffisant au bon jugement ?
Essaye de procéder comme dans la question précédente.
Rappel : dans un sujet de la forme faut-il x pour y ; y représente la finalité, x représente la condition, qui peut être soit nécessaire seulement, soit nécessaire et suffisante.
Question 4
Trouve deux manières de comprendre le sujet suivant :
Pourquoi voulons-nous être libres ?
Dans une question « pourquoi » peut avoir deux sens :
- 1) Il pose la question de la finalité, et en ce sens nous nous demanderons ici « dans quel but » voulons-nous être libres. (Pour quoi ?)
- 2) Il pose la question de la cause et/ou de l'origine ; « d'où vient notre volonté d'être libre, sur quoi s'appuie une telle volonté ?
Utilise « pourquoi » dans des expressions simples pour repérer une éventuelle équivocité.
« Pourquoi as-tu fait cela ? »
« Pourquoi l’eau bout à 100° ? »
Pourquoi peut renvoyer à la finalité ou à la cause.
Question 5
Réinterprète le sujet suivant en fonction des ambiguïtés qu'il contient :
Pourquoi s'intéresser à l'histoire ?
Dans une question « pourquoi » peut avoir deux sens :
1) Dans quel but devons-nous nous intéresser à l'histoire ?
2) Quelle est la cause qui fait que nous nous intéressons à l'histoire ?
Essaye de procéder comme dans la question précédente.
Rappel : la question « pourquoi » concerne toujours la raison (finalité), la cause, ou l’origine.