Fiche de cours
Jenner et Pasteur sont les deux premiers scientifiques à être à l’origine de la découverte puis de la mise en place de la vaccination, chez les humains mais aussi chez d’autres animaux. Revenons un peu plus en détails sur les expériences de Pasteur qui lui ont permis de mettre au point, en 1885, le premier vaccin contre la rage.
L'étude du choléra des poules
Le principe du vaccin contre la rage a été calqué sur les découvertes qu’il a faites avec l’étude du choléra des poules et sur laquelle il a travaillé dans les années 1880. Pasteur travaillait avec des bouillons. Ce sont des cultures de bactéries qu’il avait dans des grands pots. Dans ce pot, il pouvait cultiver des bactéries très virulentes dont il fallait se méfier. Les bactéries virulentes du choléra des poules pouvaient provoquer la mort des poules en deux jours.
On part d’un bouillon de bactéries virulentes et on fait l’observation à trois étapes :
La première étape
C'est en quelque sorte l’expérience témoin. Si on injecte ce bouillon de bactéries virulentes à des poules, on observe leur mort en deux jours. C’est donc un bouillon très dangereux pour la santé des poules.
La deuxième étape
Il fait une découverte par hasard. Si ce bouillon vieillit de plusieurs semaines et est laissé au laboratoire, et qu’on retente de l’injecter à des poules, cette injection de bouillon vieillit ne provoque plus la mort des poules en deux jours. Pourtant, lorsqu’on observe le bouillon, on constate que les bactéries sont toujours vivantes, mais elles sont devenues moins dangereuses, moins virulentes. Elles se sont multipliées et légèrement transformées et donc ce bouillon vieillit de plusieurs semaines ne provoque plus la mort des sujets qui reçoivent les bactéries.
La troisième étape
Ces poules qui ont survécu à l’injection de bouillon vieux sont réutilisées, on leur injecte à nouveau des bactéries issues d’un bouillon jeune. L’injection de ces bactéries, au contraire de ce qu’elles avaient provoqué précédemment, ne provoque plus la mort mais permet quand même aux poules de survivre.
Cela signifie que les poules qui ont survécu à l’injection de bouillon vieux, sont en quelques sortes protégées contre les bactéries virulentes. Aujourd’hui, on dirait « vaccinées » mais à cette époque le mot n’existait pas.
Le principe de la vaccination est le même : lorsqu’on nous fait un vaccin, on nous injecte des bactéries ou des virus qui sont moins dangereux, on dit qu’ils sont atténués. On injecte soit des portions de bactéries, soit des bactéries tuées : quelque chose qui ressemble au pathogène virulent mais qui n’est pas exactement le pathogène virulent. Cette injection vaccinale a pour objectif d’être une injection qui va nous protéger. On dit qu’elle est immunogène, elle stimule notre système immunitaire, mais elle est non pathogène. Elle ne rend pas malade, mais elle stimule le système immunitaire ce qui permet par la suite de nous protéger contre la maladie dans sa forme virulente.