Exercice : Étude d’un document - Annale Bac
Sujet : Vous présenterez le document, puis vous montrerez comment ont évolué les inégalités d’accès à la propriété.
Part des propriétaires selon le niveau de vie* en France (en %)
Parmi les 25 % les plus modestes |
Entre les 25 % et les 50 % les plus modestes |
Entre les 50 % et les 75 % les plus modestes |
Parmi les 25 % les plus aisés |
|
1973 |
33,7 |
33,9 |
35,2 |
43,4 |
1978 |
30,2 |
34,6 |
35,4 |
46,9 |
1984 |
31,3 |
40 |
45,2 |
53 |
1988 |
33 |
43,6 |
49,7 |
55,5 |
1992 |
28,7 |
42,1 |
48,1 |
53,3 |
1996 |
22,8 |
40,9 |
49,1 |
53,6 |
2002 |
22,3 |
39,7 |
49,1 |
55,4 |
2006 |
18,2 |
37,6 |
49,4 |
61,2 |
2013 |
16,2 |
38,3 |
56,7 |
66,4 |
* Le niveau de vie : quantité de biens et de services dont dispose un ménage en fonction de sa composition et de son revenu.
Champ : Ménages dont la personne de référence est âgée de 25 à 44 ans.
Source : Ministère des affaires sociales et de la santé, 2016.
Ce document est un tableau du Ministère des affaires sociales et de la santé, intitulé « Part des propriétaires selon le niveau de vie en France (en %) », publié en 2016. Il présente la part de propriétaires dans les différents quartiles de la population en fonction du niveau de vie, et leur évolution entre 1973 et 2013.
Premier constat, le taux d’accès à la propriété est plus élevé quand le niveau de vie est lui aussi plus élevé, de manière constante entre 1973 et 2013. En 1973, sont propriétaires environ un tiers de la moitié de la population la plus modeste contre 25 % des plus aisés ; en 2013, seuls 16 % des 25 % de la population la plus modeste, contre 38 % du deuxième quartile, 57 % du troisième quartile, et plus de deux tiers des 75 % les plus riches.
On observe entre 1978 et 1988 une hausse constante de l’accès à la propriété dans l’ensemble de la population, mais avec une augmentation plus importante chez les plus aisés que chez les plus modestes. Ainsi, alors que l’augmentation pour le premier quartile est de 3 points environ (passage de 30,2 à 33 %), on observe une hausse de 9 points pour le deuxième et le quatrième quartile, et même une hausse de plus de 9 points pour le troisième quartile (passage de 35,4 % à 49,7 %).
Entre 1988 et 1992, on observe une baisse généralisée de la part des propriétaires dans les quatre quartiles. Mais le premier quartile a été plus touché que les autres : moins 4 points pour ce quartile (de 33 à 28,7) contre seulement 1,5 environ pour les deux quartiles centraux, et 2 pour le quart le plus aisé.
Ensuite, on observe deux trajectoires d’évolutions différentes. Pour la moitié la plus modeste, la baisse de la part de propriétaires est constante entre 1988 et 2013. Pour le premier quartile, la part de propriétaire a presque été divisée par deux $(\frac{33}{16} \approx 2).$ Pour le deuxième quartile, cette baisse n’est que de 5 points sur la même période.
Parallèlement, entre 1992 et 2013, la part des propriétaires dans la moitié la plus aisée de la population ne cesse d’augmenter (plus 8,6 points pour le Q3, plus 13,1 points pour le Q4). On observe un grand saut notamment dans le dernier septennat de la période isolée. Ainsi, alors que la part des propriétaires dans le troisième quartile est constante autour de 49 % dans la décennie précédente, elle augmente de 7 points entre 2006 et 2013.
Conséquence : L’écart interquartile a explosé dans les 40 ans de la période étudiée : il a été multiplié par 5, puisqu’il est passé de 10 points en 1973 à 50 points en 2013. Il y a donc un écart qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres dans l’accès à la propriété.