Cours Le drame romantique
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L'énoncé

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Question 1

Quelle fonction les didascalies remplissent-elles ici ?  

ACTE PREMIER

DON SALLUSTE

Le salon de Danaé dans le palais du roi, à Madrid. Ameublement magnifique dans le goût demi flamand du temps de Philippe IV. A gauche, une grande fenêtre à châssis dorés et à petits carreaux. Des deux côtés, sur un pan coupé, une porte basse donnant dans quelque appartement intérieur. Au fond, une grande cloison vitrée à châssis dorés s’ouvrant par une large porte également vitrée sur une longue galerie. Cette galerie qui traverse tout le théâtre, est masquée par d’immenses rideaux qui tombent du haut en bas de la cloison vitrée. Une table, un fauteuil, et ce qu’il faut pour écrire. Don Salluste entre par la petite porte de gauche, suivi de Ruy Blas et de Gudiel, qui porte une cassette et divers paquets qu’on dirait disposés pour un voyage. Don Salluste est vêtu de velours noir, costume de cour du temps de Charles II. La toison d’or au cou. Par-dessus l’habillement noir, un riche manteau de velours vert clair, brodé d’or et doublé de satin noir. Épée à grande coquille. Chapeau à plumes blanches. Gudiel est en noir, épée au côté. Ruy Blas est en livrée. Haut-de-chausses et justaucorps bruns. Surtout galonné, rouge et or. Tête nue. Sans épée.

Ruy Blas, Victor Hugo, 1838

Elles décrivent le décor. 

Elles décrivent les émotions des personnages. 

Elles situent l'action dans un espace-temps précis. 

Elles présentent les personnages. 

Question 2

Quelle image Don César donne-t-il de lui-même ? 

DON CÉSAR.
Mon cousin, tenez, trêve aux reproches.
Je suis un grand seigneur, c’est vrai, l’un de vos proches ;
Je m’appelle César, comte de Garofa ;
Mais le sort de folie en naissant me coiffa.
J’étais riche, j’avais des palais, des domaines,
Je pouvais largement renter les Célimènes.
Bah ! Mes vingt ans n’étaient pas encor révolus
Que j’avais mangé tout ! Il ne me restait plus
De mes prospérités, ou réelles ou fausses,
Qu’un tas de créanciers hurlant après mes chausses.
Ma foi, j’ai pris la fuite et j’ai changé de nom.
À présent, je ne suis qu’un joyeux compagnon,
Zafari, que hors vous nul ne peut reconnaître.
Vous ne me donnez pas du tout d’argent, mon maître ;
Je m’en passe. Le soir, le front sur un pavé,
Devant l’ancien palais des comtes de Tevé,
— C’est là, depuis neuf ans, que la nuit je m’arrête,
— Je vais dormir avec le ciel bleu sur ma tête.
Je suis heureux ainsi. Pardieu, c’est un beau sort !
Tout le monde me croit dans l’Inde, au diable,— mort.
La fontaine voisine a de l’eau, j’y vais boire,
Et puis je me promène avec un air de gloire.
Mon palais, d’où jadis mon argent s’envola,
Appartient à cette heure au nonce Espinola.
C’est bien. Quand par hasard jusque-là je m’enfonce,
Je donne des avis aux ouvriers du nonce
Occupés à sculpter sur la porte un Bacchus.
— Maintenant, pouvez— vous me prêter dix écus ?

Une image de bohémien. 

Une image de personnage avare. 

Une image de personnage comique. 

Une image de poète. 

Question 3

Comment qualifier le personnage de Ruy Blas à partir de cet extrait ? 

RUY BLAS
Ecoute.
Je l’attends tous les jours au passage. Je suis
Comme un fou ! Ho ! Sa vie est un tissu d’ennuis,
À cette pauvre femme ! — oui, chaque nuit j’y songe. —
Vivre dans cette cour de haine et de mensonge,
Mariée à ce roi qui passe tout son temps
À chasser ! Imbécile ! — un sot ! Vieux à trente ans !
Moins qu’un homme ! à régner comme à vivre inhabile.
— Famille qui s’en va ! — le père était débile
Au point qu’il ne pouvait tenir un parchemin.
— Oh ! Si belle et si jeune, avoir donné sa main
À ce roi Charles Deux ! Elle ! Quelle misère !
— Elle va tous les soirs chez les sœurs du rosaire,
Tu sais ? En remontant la rue Ortaleza.
Comment cette démence en mon cœur s’amassa,
Je l’ignore. Mais juge ! Elle aime une fleur bleue
D’Allemagne... — je fais chaque jour une lieue,
Jusqu’à Caramanchel, pour avoir de ces fleurs.
J’en ai cherché partout sans en trouver ailleurs.
J’en compose un bouquet, je prends les plus jolies...
— Oh ! Mais je te dis là des choses, des folies ! —
Puis à minuit, au parc royal, comme un voleur,
Je me glisse et je vais déposer cette fleur
Sur son banc favori. Même, hier, j’osai mettre
Dans le bouquet, — vraiment, plains— moi, frère ! — une lettre !
La nuit, pour parvenir jusqu’à ce banc, il faut
Franchir les murs du parc, et je rencontre en haut
Ces broussailles de fer qu’on met sur les murailles.
Un jour j’y laisserai ma chair et mes entrailles.
Trouve-t-elle mes fleurs, ma lettre ? Je ne sais.
Frère, tu le vois bien, je suis un insensé.

 

De valet comique. 

De héros romantique. 

D'amoureux inconstant. 

De dévot pathétique. 

Question 4

Sur quelles caractéristiques de la pièce cette didascalie nous renseigne ? 

LA REINE. Je veux sortir !

À ce mot, prononcé impérieusement par la reine, la duchesse d’Albuquerque, qui est jusqu’à ce moment restée immobile sur son siège, lève la tête, puis se dresse debout et fait une profonde révérence à la reine.

Sur le décor. 

Sur les déplacements et gestes des personnages. 

Sur la situation de l'action. 

Sur les émotions des personnages. 

Question 5

Quel ton est utilisé ici ? 

RUY BLAS, survenant.

Bon appétit, messieurs ! - 

(...) 

Ô ministres intègres ! 

Conseillers vertueux ! voilà votre façon 

De servir, serviteurs qui pillez la maison  !

Un ton pathétique. 

Un ton ironique. 

Un ton tragique. 

Un ton dramatique. 

Question 6

Que dit La Reine ici ? 

LA REINE. Eh bien, écoute donc ! Levant les yeux au ciel. Oui, je vais tout lui dire. Est-ce un crime ? Tant pis ! Quand le cœur se déchire, Il faut bien laisser voir tout ce qu’on y cachait. — Tu fuis la reine ? Eh bien, la reine te cherchait. Tous les jours je viens là, — là, dans cette retraite, — T’écoutant, recueillant ce que tu dis, muette, Contemplant ton esprit qui veut, juge et résout, Et prise par ta voix qui m’intéresse à tout. Va, tu me sembles bien le vrai roi, le vrai maître. C’est moi, depuis six mois, tu t’en doutes peut-être, Qui t’ai fait, par degrés, monter jusqu’au sommet. Où Dieu t’aurait dû mettre une femme te met. Oui, tout ce qui me touche a tes soins. Je t’admire. Autrefois une fleur, à présent un empire ! D’abord je t’ai vu bon, et puis je te vois grand.

Une accusation. 

Un aveu amoureux. 

Un rejet amoureux. 

Une lamentation sur la condition de reine et de femme. 

Question 7

Que se passe-t-il dans cette scène 2 de l'Acte II ? 

Scène 2 - LA REINE seule

La Reine, seule.
À ses dévotions ? Dis donc à sa pensée !
Où la fuir maintenant ? Seule ! Ils m'ont tous laissée.
Pauvre esprit sans flambeau dans un chemin obscur !
              Rêvant.
Oh ! Cette main sanglante empreinte sur le mur !
Il s'est donc blessé ? Dieu ! – mais aussi c'est sa faute.
Pourquoi vouloir franchir la muraille si haute ?
Pour m'apporter les fleurs qu'on me refuse ici,
- Pour cela, pour si peu, s'aventurer ainsi !
C'est aux pointes de fer qu'il s'est blessé sans doute.
Un morceau de dentelle y pendait. Une goutte
De ce sang répandu pour moi vaut tous mes pleurs.
              S'enfonçant dans sa rêverie.
Chaque fois qu'à ce banc je vais chercher les fleurs,
Je promets à mon Dieu, dont l'appui me délaisse,
De n'y plus retourner. J'y retourne sans cesse.
– Mais lui ! Voilà trois jours qu'il n'est pas revenu
– Blessé ! – Qui que tu sois,ô jeune homme inconnu
Toi qui, me voyant seule et loin de ce qui m'aime,
 Sans rien me demander, sans rien espérer même,
Viens à moi, sans compter les périls où tu cours ;
Toi qui verses ton sang, toi qui risques tes jours
Pour donner une fleur à la reine d'Espagne ;
Qui que tu sois, ami dont l'ombre m'accompagne,
Puisque mon coeur subit une inflexible loi,
Sois aimé par ta mère et sois béni par moi !
              Vivement et portant la main à son coeur.
– Oh ! Sa lettre me brûle !
              Retombant dans sa rêverie.

                            Et l'autre ! L'implacable
Don Salluste ! Le sort me protège et m'accable.
En même temps qu'un ange, un spectre affreux me suit ;
Et, sans les voir, je sens s'agiter dans ma nuit,
Pour m'amener peut-être à quelque instant suprême,
Un homme qui me hait près d'un homme qui m'aime.
L'un me sauvera-t-il de l'autre ? Je ne sais.
Hélas ! Mon destin flotte à deux vents opposés.
Que c'est faible, une reine, et que c'est peu de chose !
Prions.
              Elle s'agenouille devant la madone.

              – Secourez-moi, madame ! Car je n'ose
Élever mon regard jusqu'à vous !
              Elle s'interrompt.
                            – Ô mon Dieu !
La dentelle, la fleur, la lettre, c'est du feu !
              Elle met la main dans sa poitrine et en arrache une lettre froissée, un bouquet desséché de petites fleurs bleues et un morceau de dentelle taché de sang qu'elle jette sur la table ; puis elle retombe à genoux.

Vierge, astre de la mer ! Vierge, espoir du martyre !
- Aidez-moi ! – 
              S'interrompant.
              Cette lettre !
              Se tournant à demi vers la table.
                            Elle est là qui m'attire.
              S'agenouillant de nouveau.
Je ne veux plus la lire ! – ô reine de douceur !
Vous qu'à tout affligé Jésus donne pour soeur !
Venez, je vous appelle ! – 
[...]

La Reine prie la vierge Marie. 

La Reine parle du jeune homme inconnu qui l'aime et qu'elle aime. 

La Reine évoque sa peur de Don Salluste. 

La Reine évoque son amour pour le Roi. 

Question 8

Quel est le thème principal dans cet extrait ? 

LA REINE
Paix !
Elle s'éloigne un peu de Casilda et retombe dans sa rêverie.
Que ne suis-je encor, moi qui crains tous ces grands,
Dans ma bonne Allemagne, avec mes bons parents !
Comme, ma soeur et moi, nous courions dans les herbes !
Et puis des paysans passaient, traînant des gerbes ;
Nous leur parlions. C'était charmant. Hélas ! Un soir,
Un homme vint, qui dit, – il était tout en noir,
Je tenais par la main ma soeur, douce compagne, –
" Madame, vous allez être reine d'Espagne. "
Mon père était joyeux et ma mère pleurait.
Ils pleurent tous les deux à présent. – en secret
Je vais faire envoyer cette boîte à mon père,
- Il sera bien content. – vois, tout me désespère.
Mes oiseaux d'Allemagne, ils sont tous morts.

Le mal d'amour. 

La peur. 

Le mal du pays. 

L'ennui. 

Question 9

D'après les extraits précédents, quels sont les registres présents dans Ruy Blas de Victor Hugo ? 

Le registre tragique. 

Le registre dramatique. 

Le registre comique. 

Le registre élégiaque. 

Question 10

Quelle sorte de héros est Ruy Blas ? 

Un héros marginal. 

Un héros dramatique. 

Un anti-héros. 

Un héros comique et pathétique.